Une légende locale : la courge !

Laissez-vous conter la légende de la courge de Mailhac par Odette et Jean Taffanel, d’après les histoires de leur grand-mère....

Un jour il y a bien longtemps, il se passa à Mailhac un événement effroyable.

 

Par un jour d’hiver et de grand vent de Cers, un cultivateur du village allait à sa vigne. Il devait franchir le Col des Fonts, resserré entre le Cayla et le Pech, quand à la hauteur de la source du Théron, il fut cloué sur place par un vacarme infernal. C’était des hurlements, des grognements à vous glacer le sang. Il fit rapidement demi-tour et alla dire à Monsieur le Curé que sûrement il y avait le diable au Col des Fonts.

 

L’abbé alla se rendre compte par lui-même et ne put s’expliquer ce vacarme. On décidait donc d’exorciser le secteur du Théron où se manifestait l’Esprit Malin.

 

La nouvelle avait vite fait le tour du village et c’est à la tête d’une imposante procession bien munie d’eau bénite que Monsieur le Curé se dirigea de nouveau vers le Col des Fonts. Entre temps le vent s’était calmé. Plus aucun bruit ! On n’entendait que le chant des oiseaux dans les peupliers.

 

On fit tout de même les prières et aspersions requises, pour éviter le retour des esprits mauvais !

 

À quelques temps de là, un jeune vigneron franchit à son tour le Col des Fonts. Le vent soufflait par rafales. À la hauteur du Théron, voilà qu’il entend un bruit insolite : ça montait, ça descendait, un peu comme une musique de flûte. Ce jeune n’avait pas froid aux yeux et il décida d’aller voir cela de près.

Après avoir franchi la rivière, il s’avança à pas de loup vers la source du Théron. Le bruit sortait d’un amas de broussailles, et s’approchant, il entrevit quelque chose de jaune et rond… C’est le diable, se dit-il. Il me tourne le dos… Alors, soulevant la pioche qu’il portait sur l’épaule, il en asséna un grand coup sur la « chose ».

 

Cela fit « Plouf ! » et le bruit cessa.

 

Il crocha dedans avec sa pioche, tira avec précaution et vit apparaître une énorme courge ronde, que la dernière crue de la rivière avait entraînée là avec des broussailles, que les rats avaient évidée et, le vent s’engouffrant là-dedans, faisait tout ce tapage !

Il éclata de rire, chargea le cadavre sur son épaule et revint à Mailhac. En passant dans les rues, il criait : « J’ai tué le diable ! J’en porte la peau ! Ah ! Pauvres courges… ! »

 

Et depuis à Mailhac, nous sommes des courges.

Dernière mise à jour le 25/10/2023